Pauvre
PM…
« Philemon YANG a instruit que je sois chassé
du Conseil d’administration de Dame Odile NGASKA (…) tout a été mis en œuvre
pour briser ma vie dans une affaire de sexe ! (avec point d’exclamation SVP)
(…) il me persécute, est-ce un crime, pour moi, que d’avoir été le mari de
Chantal AYISSI avant qu’il la connaisse ?» Ces
propos sont de Roméo DIKA dans une interview publiée par le Journal la Météo,
le 30 avril 2015. C’est vrai qu’à titre personnel, j’ai enfin la réponse à une
question de curiosité qui m’a longtemps taraudé mon âme agitée. Je me suis
toujours demandé quand il chantait, « le
mari de ma femme, n’est pas beau mais elle
l’aime quand même », de qui il voulait bien parler…
Mais
une fois la curiosité satisfaite, une énorme gêne m’étreint. Il s’agit quand
même du Premier Ministre ! Une institution constitutionnelle ! Ah
oui ! Les stipulations de l’article 12 sont bien claires : « il
est le Chef du Gouvernement et dirige l’action de celui-ci ».
En
attendant que ISSA TCHIROMA BAKARI saisisse le CNC contre La météo (au moins
pour nous rassurer qu’il ne s’intéresse pas qu’aux seuls outrages à Chef
d’Etat), ces déclarations putrides de Roméo DIKA qu’il faut verser au dossier
de l’infini controverse autour du droit d’auteur que je vous promets d’aborder
dans les prochains jours, ces divulgations nauséeuses disais-je donc, commande
que nous marquions un arrêt sur la fonction primo-ministérielle au Cameroun.
Car, si peu d’égards pour une si haute fonction, ce n’est pas sans raison.
Surtout que dans « mépris à Premier à Ministre », Roméo n’est pas le
premier. Il y a quelques jours ESSIMI MENYE s’est bien autorisé une tentative
certes vite stoppée, de nominations. De plus, les moins amnésiques d’entre nous
se souviennent bien qu’en août 2012 une folle rumeur de sa volonté de
démissionner avait défrayé la chronique, dépassé qu’il était disait-on, par son
Louis Paul MOTAZE de SG qui ne faisait planer le moindre doute sur le peu de
considération qu’il lui vouait. Mais laissons ces basses lubies
médiatiques, mourir de leur propre
médiocrité. D’ailleurs à titre
personnel, bien élevé que je suis, je pense que ce vaillant commis de l’Etat
(déjà retraité par ailleurs) qui a usé ses fonds de culottes dans les ambassades
camerounaises et aux quelques mètres carrés de bureau d’Adjoint de SGPR, avant
d’être inattendûment propulsé PM, mérite respect dû à son rang. Mais quel
rang ?
Ce
qui est vrai est que le constituant camerounais a manifestement fait preuve de
désinvolture dans l’aménagement du statut constitutionnel du Premier Ministre.
Un seul article lui est consacré. Une petite visite dans l’histoire
constitutionnelle de notre pays nous apprend que le Premier Ministre en tant
qu’institution, n’a jamais semblé particulièrement nécessaire au fonctionnement
du gouvernement. Le PM a depuis toujours été conçu comme une instance de
coordination administrative du travail gouvernemental, avant d’être élevé avec
la révision constitutionnelle de 1979 à la dignité de dauphin constitutionnel
du Président de la République. Par la suite certes, une évolution formelle en a
fait « Chef du Gouvernement ». Mais comment comprendre que certains
départements ministériels relèvent à la fois de la structure gouvernementale et
de la Présidence de la République (Défense, MINMAP) ? Situation qui n’est
pas sans conséquence sur l’autorité politique et juridique du PM. Il faut bien
noter qu’en dehors des prérogatives du Premier Ministre, déclinées de façon
globale à l’article 12 de la constitution, c’est en réalité le Président de la
République qui détermine et délimite l’essentiel de ses attributions et les
modalités de leur exercice au quotidien. C’est aussi un texte du Président de
la République qui fixe l’organisation des services du Premier Ministre. Une
telle dépendance organique et fonctionnelle du PM vis-à-vis du Président jusque
dans l’organisation de ses propres services, rend inadéquate ou à tout le moins
particulièrement généreuse, la qualification de dualiste de l’exécutif
camerounais.
On
le dit et c’est même la lettre constitutionnelle, le Pm est chef du
gouvernement. Mais il est clair que cette chefferie n’est pas universelle sur
les membres du gouvernement. Elle est partielle et variable en fonction des
découpages opérés par le Président de la République. C’est en réalité un Chef
fragile.
Et
à côté du Président de la République, il n’est qu’un nain
politico-institutionnel. Pourtant on continue à vendre à l’opinion l’illusion d’un Premier Ministre capable de
titanesques choses. En fait, l’échec d’un premier ministre au Cameroun doit
être objectivement imputé à celui qui l’a nommé. Surtout que celui étant devenu
Président partant de ce poste, a bien compris qu’il avait tout intérêt non
seulement à y positionner des personnages taciturnes et sans ambition politique
apparente, mais surtout il n’a eu de cesse de s’employer à encadrer de façon
paralysante son action.
Nous
sommes de plein pied dans ce qu’on pourrait appeler dans un anglicisme mal
placé, le presidential nkounkoumaship ,
c’est-à-dire la présidence monarchique. Quelques signes pour mieux
comprendre : Alors que nous sommes dans un hypercentralisme politique, il
s’opère habilement une sacralisation du Président. Il est construit
intelligemment dans l’opinion une distanciation de l’autorité suprême, des
erreurs commises par son gouvernement et son administration. C’est toujours les
autres qui sont inertes et incompétents. Le prix de l’acceptation de cette
fausse accusation est évidemment, le partage d’un bout d’éternité au poste. En
fait on n’est jamais sorti du schéma du Père de la nation, arbitre suprême. Celui-ci
sous nos yeux, a réussi à réaliser un drainage des autres pouvoirs en sus de la
concentration du pouvoir exécutif sur sa seule personne. Il s’est ainsi crée
une pénurie de pouvoir aux échelons subalternes de tous les autres
pouvoirs. Pourtant c’est eux que le
peuple a naïvement en ligne de mire…
J’en
ai trop dit ! Encore que je ne parlais pas du Cameroun… Car dans notre
pays, j’en conviens, c’est même le Premier Ministre qui dérange. Un artiste
vous accuse de tromper votre femme avec son ex épouse et vous ne faites
rien ! Et c’eeeest biennnn…
la puisance ecrasante du président est puante. Le PM ainssi que tous ses autre collaboratuers s'y retrouvent étouffés.
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