samedi 9 mai 2015

Cameroun: Sale temps pour Premier Ministre!

Pauvre PM…
« Philemon YANG a instruit que je sois chassé du Conseil d’administration de Dame Odile NGASKA (…) tout a été mis en œuvre pour briser ma vie dans une affaire de sexe ! (avec point d’exclamation SVP) (…) il me persécute, est-ce un crime, pour moi, que d’avoir été le mari de Chantal AYISSI avant qu’il la connaisse ?» Ces propos sont de Roméo DIKA dans une interview publiée par le Journal la Météo, le 30 avril 2015. C’est vrai qu’à titre personnel, j’ai enfin la réponse à une question de curiosité qui m’a longtemps taraudé mon âme agitée. Je me suis toujours demandé quand il chantait,  « le mari de ma femme, n’est pas beau mais elle  l’aime quand même », de qui il voulait bien parler…
Mais une fois la curiosité satisfaite, une énorme gêne m’étreint. Il s’agit quand même du Premier Ministre ! Une institution constitutionnelle ! Ah oui ! Les stipulations de l’article 12 sont bien claires : « il est le Chef du Gouvernement et dirige l’action de celui-ci ».
En attendant que ISSA TCHIROMA BAKARI saisisse le CNC contre La météo (au moins pour nous rassurer qu’il ne s’intéresse pas qu’aux seuls outrages à Chef d’Etat), ces déclarations putrides de Roméo DIKA qu’il faut verser au dossier de l’infini controverse autour du droit d’auteur que je vous promets d’aborder dans les prochains jours, ces divulgations nauséeuses disais-je donc, commande que nous marquions un arrêt sur la fonction primo-ministérielle au Cameroun. Car, si peu d’égards pour une si haute fonction, ce n’est pas sans raison. Surtout que dans « mépris à Premier à Ministre », Roméo n’est pas le premier. Il y a quelques jours ESSIMI MENYE s’est bien autorisé une tentative certes vite stoppée, de nominations. De plus, les moins amnésiques d’entre nous se souviennent bien qu’en août 2012 une folle rumeur de sa volonté de démissionner avait défrayé la chronique, dépassé qu’il était disait-on, par son Louis Paul MOTAZE de SG qui ne faisait planer le moindre doute sur le peu de considération qu’il lui vouait. Mais laissons ces basses lubies médiatiques,  mourir de leur propre médiocrité. D’ailleurs  à titre personnel, bien élevé que je suis, je pense que ce vaillant commis de l’Etat (déjà retraité par ailleurs) qui a usé ses fonds de culottes dans les ambassades camerounaises et aux quelques mètres carrés de bureau d’Adjoint de SGPR, avant d’être inattendûment propulsé PM, mérite respect dû à son rang. Mais quel rang ?
Ce qui est vrai est que le constituant camerounais a manifestement fait preuve de désinvolture dans l’aménagement du statut constitutionnel du Premier Ministre. Un seul article lui est consacré. Une petite visite dans l’histoire constitutionnelle de notre pays nous apprend que le Premier Ministre en tant qu’institution, n’a jamais semblé particulièrement nécessaire au fonctionnement du gouvernement. Le PM a depuis toujours été conçu comme une instance de coordination administrative du travail gouvernemental, avant d’être élevé avec la révision constitutionnelle de 1979 à la dignité de dauphin constitutionnel du Président de la République. Par la suite certes, une évolution formelle en a fait « Chef du Gouvernement ». Mais comment comprendre que certains départements ministériels relèvent à la fois de la structure gouvernementale et de la Présidence de la République (Défense, MINMAP) ? Situation qui n’est pas sans conséquence sur l’autorité politique et juridique du PM. Il faut bien noter qu’en dehors des prérogatives du Premier Ministre, déclinées de façon globale à l’article 12 de la constitution, c’est en réalité le Président de la République qui détermine et délimite l’essentiel de ses attributions et les modalités de leur exercice au quotidien. C’est aussi un texte du Président de la République qui fixe l’organisation des services du Premier Ministre. Une telle dépendance organique et fonctionnelle du PM vis-à-vis du Président jusque dans l’organisation de ses propres services, rend inadéquate ou à tout le moins particulièrement généreuse, la qualification de dualiste de l’exécutif camerounais.
On le dit et c’est même la lettre constitutionnelle, le Pm est chef du gouvernement. Mais il est clair que cette chefferie n’est pas universelle sur les membres du gouvernement. Elle est partielle et variable en fonction des découpages opérés par le Président de la République. C’est en réalité un Chef fragile.
Et à côté du Président de la République, il n’est qu’un nain politico-institutionnel. Pourtant on continue à vendre à l’opinion  l’illusion d’un Premier Ministre capable de titanesques choses. En fait, l’échec d’un premier ministre au Cameroun doit être objectivement imputé à celui qui l’a nommé. Surtout que celui étant devenu Président partant de ce poste, a bien compris qu’il avait tout intérêt non seulement à y positionner des personnages taciturnes et sans ambition politique apparente, mais surtout il n’a eu de cesse de s’employer à encadrer de façon paralysante son action.
Nous sommes de plein pied dans ce qu’on pourrait appeler dans un anglicisme mal placé, le presidential nkounkoumaship , c’est-à-dire la présidence monarchique. Quelques signes pour mieux comprendre : Alors que nous sommes dans un hypercentralisme politique, il s’opère habilement une sacralisation du Président. Il est construit intelligemment dans l’opinion une distanciation de l’autorité suprême, des erreurs commises par son gouvernement et son administration. C’est toujours les autres qui sont inertes et incompétents. Le prix de l’acceptation de cette fausse accusation est évidemment, le partage d’un bout d’éternité au poste. En fait on n’est jamais sorti du schéma du Père de la nation, arbitre suprême. Celui-ci sous nos yeux, a réussi à réaliser un drainage des autres pouvoirs en sus de la concentration du pouvoir exécutif sur sa seule personne. Il s’est ainsi crée une pénurie de pouvoir aux échelons subalternes de tous les autres pouvoirs.  Pourtant c’est eux que le peuple a naïvement en ligne de mire…

J’en ai trop dit ! Encore que je ne parlais pas du Cameroun… Car dans notre pays, j’en conviens, c’est même le Premier Ministre qui dérange. Un artiste vous accuse de tromper votre femme avec son ex épouse et vous ne faites rien ! Et c’eeeest biennnn…

1 commentaire:

  1. la puisance ecrasante du président est puante. Le PM ainssi que tous ses autre collaboratuers s'y retrouvent étouffés.

    RépondreSupprimer